Le patrimoine Polynésien est en grande partie immatériel, fruit d’une longue tradition orale.
Ainsi, chaque île a ses légendes liées à ses reliefs, ses eaux, sa faune, sa flore, ses héros, son peuple, ses dieux, ses croyances, ses saisons … Certaines ont conservé des vestiges archéologiques religieux : les marae.
Les marae étaient les lieux sacrés polynésiens. Ils étaient les espaces de prières, de cultes, de cérémonies religieuses, de sacrifices, de fêtes, de méditation … La particularité de l’un des marae de Makatea, disparu pendant l’extraction, était que les femmes pouvaient venir y enfanter, alors que par définition, le marae en Polynésie était interdit aux femmes. Seuls les hommes pouvaient le fouler et y officier ; les femmes devaient rester autour.
Sept marae auraient été construits à Makatea, qu’ils aient été publics ou familiaux. Beaucoup ont été détruit lors de l’exploitation du phosphate par la CFPO. Ils étaient disposés de part et d’autre du « sentier des ancêtres », qui correspondrait à l’actuelle route principale pour Moumu.
Le marae Ra’iupu est l’un des deux seuls marae qui reste aujourd’hui, et celui en meilleur état. Il domine par sa hauteur une bonne partie de l’île. C’est une plate-forme rectangulaire orientée dans le sens de la longueur est-ouest, de 7m de long et 2.20m de large avec une hauteur moyenne de 65cm. Le matériau utilisé est essentiellement du corail dolomite. Un sentier d’une centaine de mètres, certainement très ancien, permet d’accéder au marae. Il est cependant difficile d’accès.
L’autre marae, celui de Teniania, ne présente plus que quelques pierres éparses. On peut y accéder en longeant la falaise de Moumu, ou en escaladant depuis la plaine littorale.
Le rapport écotouristique présenté par Avenir Makatea propose la mise en place d’un sentier entretenu et balisé pour que le public et les habitants puissent accéder aux marae, et qu’ainsi leur symbolique soit valorisée.
De nombreuses grottes sacrées se nichent dans les falaises de l’île : la plupart étaient des lieux de sépulture. Longtemps durant, ces grottes sont restées un sujet tabou. Aujourd’hui, toujours très respectées, les habitants en parlent davantage et peuvent même les présenter aux visiteurs depuis la plage.
D’autres grottes servaient de refuge aux guerriers et de place forte face à l’ennemi.