Notre projet est calculé sur une trentaine d’années. Trente années pour exploiter puis réhabiliter 25% de l’atoll divisé en 28 zones. Deux zones d’infrastructures traiteront le phosphate et le féo avant leur embarquement par bateau. L’une se situera dans les terres, l’autre sur les falaises face au port. Elles seront reliées par un convoyeur aérien. Les 28 zones à exploiter seront traitées une par une, depuis la phase d’extraction jusqu’à la phase de revégetalisation.
Le sous-sol de Makatea contient sans doute des cavités et des grottes calcaires. La zone principale n’est pas exploitée mais afin d’évaluer la présence de telles cavités, des prospections en tomographie et mesures de résistivité sont prévues, après défrichage, pour cartographier en 3 dimensions les éventuelles cavités. Si ces cavités sont exposées et peuvent conduire à des effondrements, les zones seront laissées en l’état.
À la différence de la première exploitation minière de la CFPO, Avenir Makatea a étudié avec soin les spécificités environnementales et culturelles de l’atoll. Certes, il s’agit bien d’un autre projet minier, mais ce projet a bien cerné ses objectifs : exploiter dans le respect des sites et patrimoines, et assurer la réhabilitation de Makatea.
Ainsi, la forêt primaire ne sera pas touchée. Dans un souci de préservation à long terme et pour réduire leur propagation, les pestes végétales la menaçant seront contenues et leur emprise fortement réduite. Elles seront transformées en compost utilisé uniquement dans le zone d’origine.
Le compost utilisé pour la revégétalisation des parcelles sera réalisé uniquement avec les plantes issues du défrichage afin de ne pas favoriser l’introduction des pestes.
Une bande de végétation intermédiaire sera maintenue entre la zone de réhabilitation et la forêt primaire. Les limites ont été prises sur la base des expertises indépendantes réalisées et préconisant le classement de cette forêt mais aussi des falaises, lieu de vie des crabes de cocotiers (kave’u).
À Makatea où ils sont une espèce emblématique, les Kave’u habitant la forêt vont se reproduire sur la plage au sud. Les reliefs y sont beaucoup plus doux, organisés en petites falaises successives. Ainsi les crabes peuvent gravir et descendre ces pentes, moins abruptes, et accéder aux zones de ponte. La préservation de leur lieu de vie est une priorité.
L’environnement n’est pas le seul enjeu de cette réhabilitation. La culture Polynésienne, de tradition orale, est riche de ce que l’on nomme un « patrimoine immatériel ». À l’époque de la CFPO, six marae (lieux sacrés) sur les sept existant à Makatea ont disparu sous l’exploitation intensive.
Si le projet va changer radicalement l’actuel paysage de la zone réhabilitée pendant plusieurs années, il respectera les lieux imprégnés de légendes présentés dans la rubrique « culture et histoire ». Des projets éco-touristiques les mettront par la suite en valeur avec l’aménagement de sentiers et une signalétique adaptée.